Depuis Allepey, nous reprenons le train direction Cochin (ou Kochi). Trajet assez rapide (1h10). A Allepey nous ne sommes pas montés dans le bon wagon (la numérotation ce n’est pas ça), nous avons dû remonter 13 wagons pour arriver à notre place. Il y avait de la place dans d’autres wagons avant mais le contrôleur s’est montré inflexible !
Le train arrive à Ernakulam (sur le continent) et nous allons à Fort Cochin (qui est une île). Nous avions prévu de prendre un taxi mais sommes abordés dès notre sortie de la gare par un chauffeur de rickshaw qui nous propose ses services (et si il est) un peu plus cher c’est parce que son véhicule est plus grand que les autres (ce qui est vrai). Il est très avenant et nous parle de sa famille, de ses 3 enfants pendant le trajet (mais il se retourne dès qu’il aperçoit une jolie fille). Il a dit dès le début qu’il connaissait l’adresse où nous allions. A mi-parcours il s’arrête, sort une carte et nous demande où nous allons. Je lui montre, et là il dit « ah mais c’est à côté de la mer, ça pue le poisson, si vous voulez je connais un autre endroit ». Ce à quoi je lui réponds que nous avons déjà payé notre hébergement (ce qui n’est pas vrai) et il n’insiste pas . Au final il s’arrêtera 3 fois pour demander le chemin ! Un filou, quoi ! Sympathique mais filou.
Nous arrivons finalement à notre maison d’hôtes où nous sommes chaleureusement accueillis par Josef et sa famille qui seront de bon conseil pendant notre séjour. Nous sommes très bien situés pour les visites. Nous commençons par la » Saint Francis cathedral » (1ère église chrétienne du Kerala bâtie au XVI ème siècle)
nous allons voir les pécheurs et les « chinese fishing nets » ou carrelets chinois. Il y a des pécheurs qui vendent leur poisson (vous pouvez aller vous les faire préparer dans les restos à côté). Il y a beaucoup de monde, il n’est pas facile de prendre des photos mais je vois que sur l’île en face il y a aussi les filets.
Nous continuons notre balade dans les rues alentour (certaines piétonnes) pour prendre nos repères et ne manquons pas le XL bar où l’on sert …de la bière.
2ème jour
Direction Mattancherry (quartier du négoce ) et Jew town (le quartier juif) à environ 3km.
Nous visitons le palais Mattanchery (ou dutch palace) .Le palais fut offert au raja de Cochin par les portugais au XVI ème et rénové par les hollandais (« dutch ») au XVII ème. Batiment bien conservé à l’intérieur (plafonds sculptés, peintures murales). Par contre nous ne pourrons pas visiter la synagogue, on est samedi ! Nous ne la verrons donc que de l’extérieur.
Lors de notre balade nous verrons aussi des églises, des mosquées, des temples … Cochin est une ville tolérante et « multi-cultuelle ».
Certains affichages peuvent aussi laisser penser que Cochin a une âme révolutionnaire !
Mais nous rencontrons aussi quelques récalcitrant(e)s à la propagande !
Nous continuons à nous perdre dans les quartiers le nez au vent, en cherchant à nous rendre au lavoir Dhobi Khana mais sur les conseils des locaux nous finissons par utiliser un rickshaw. Bonne idée : nous avons déjà beaucoup marché et le lavoir est encore assez loin.
Le lavoir Dhobi Khana existe depuis le XVIIIème siècle (et les méthodes ne semblent pas avoir beaucoup changé). Après les uniformes du temps des Hollandais, il s’agit maintenant du nettoyage du linge des hôtels ou des familles.
Nous effectuons le retour vers notre hébergement à pied, passons devant un cimetière, et allons voir la basilique Santa Cruz…
….avant d’atteindre le graal : Alice Delices, une boulangerie française tenue par des bretons, de quoi se requinquer un peu.
Nous pouvons maintenant aller admirer le coucher de soleil depuis Vypeen Island, juste en face. Nous prenons donc le ferry.
et découvrons des carrelets chinois assez photogéniques
3ème jour
C’est dimanche, Cochin est un peu ville morte. Nous allons donc aller vers Ernakulam en ferry. Il n’y a pas beaucoup d’animation là non plus. Nous allons chercher le frais au Centre Square Mall, grand centre commercial . Marques européennes essentiellement, ce n’est pas le dépaysement !
De retour en début d’après-midi nous nous mettons en mode pause avant d’aller assister à une spectacle de Kathakali, (qui veut dire histoire jouée). Le spectacle commence par la séance de maquillage des 2 acteurs (la maquillage est « la métamorphose lente des mortels dans les déités et démons immortels »
Puis une 1ère partie où un des acteurs mime les émotions , les sentiments et joue le langage corporel
Enfin, le spectacle final (sans paroles) avec 2 personnages portant des costumes somptueux et un musicien. C’est l’histoire de Jayantha et Mohini, un roi et une belle jeune femme qui essaie de le séduire et qui se révèle être un démon, mais le roi ne se laissera pas faire et la jettera hors du paradis, non sans l’avoir défigurée. La morale est sauve « le mal est toujours puni ».
4 ème Jour
Aujourd’hui nous changeons d’île. Nous allons sur Vypeen Island. Nous prenons donc le ferry puis le bus. la destination habituelle sur Vypeen est Cherai beach à 25 km de Fort Cochin. Mais sur les conseils de Josef, notre logeur, nous nous arrêtons à Kurupuly où nous prenons un rickshaw pour aller à la plage du même nom (avec le recul, un peu de regret de ne pas y être allé à pied : nous traversons des paysages magnifiques à travers les backwaters). Kurupuly beach n’est visiblement pas une destination touristique. c’est une plage tranquille, nous sommes les seuls touristes. Dans l’unique bar jouxtant la mosquée on nous demandera pourquoi on est venu là ! Mais c’est beau et zen. Des pêcheurs remontent un bateau, un autre répare des filets et un chat mange des restes de poisson !
Nous demandons au bar de nous appeler un rickshaw pour continuer vers Cherai beach. Il faut éviter les trous sur le chemin. Le chauffeur est concentré sur sa route, nous avons peu d’échanges ! Cherai beach est plus touristique : hôtels, bars, restaurants, école de voile mais il n’y a pas foule. La plage, surmontée d’un grand muret n’est pas facilement accessible. Nous nous contenterons d’aller boire un verre dans un bar avec vue sur mer.
Nous reprenons un rickshaw pour Cherai où nous reprenons le bus. Il est moins bondé qu’à l’aller ce qui nous donne le temps d’observer. Le chauffeur (à la conduite sportive) a un assistant qui tire sur une corde reliée à une clochette pour demander les arrêts et prévenir quand le bus peut repartir. Les gens sont souriants et joueurs ! Ca secoue un peu mais c’est un voyage amusant .
Nous reprenons enfin le ferry pour rentrer préparer nos bagages.
Nous pouvons voir une dernière fois les filets depuis la mer.